L’Association mondiale des journaux tiendra son congrès annuel en juin prochain. Cette année, un des thèmes majeurs sera l’impact des quotidiens gratuits sur le paysage médiatique.
À Montréal, nous avons deux canards gratuits et leur popularité est sans contredit. À Québec, avec MédiaMatinQuébec, les journalistes en lock out du Journal de Québec sont en train de démontrer qu’il y a une demande pour ce type de publication. Sans le vouloir, ils offrent d’ailleurs une splendide étude de marchée à leur employeur puisque Quebecor a un projet de quotidien gratuit sur les tablettes pour la région de la Capitale nationale.
Paul Cauchon écrit aujourd’hui dans Le Devoir qu’ « un rédacteur en chef danois prédit que les nouveaux gratuits vont réintroduire le journal comme média grand public capable de concurrencer la télévision et le Net en terme de lectorat ».
Je reste perplexe face à cette prédiction. Pour que les gratuits puissent se permettre cette prétention, il faudra qu’ils soient de qualité. On nous promet de grandes améliorations dans les prochaines années. Toutefois, on ne prévoit pas un ralentissement de la convergence. Pierre-Karl Péladeau estime d’ailleurs qu’une seule équipe de reporters pourrait alimenter toutes les plateformes d’un même conglomérat de presse. Or, à en juger par les réalisations actuelles au sein du groupe Quebecor, la qualité n’est pas au rendez-vous. Quand à la diversité de l’information et des sources n’en parlons pas.
La convergence par compression de personnel n’est pas à mon avis une solution viable. Seule l’ouverture des salles de presse entre plateformes, comme le prône Sylvain Lafrance à Radio-Canada, m’apparaît une avenue intéressante pour produire de l'information de qualité.
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