mercredi 4 juillet 2007

Alan Johnston libre mais pion

Près de 5 mois après son enlèvement par l'Armée de l'Islam, Alan Johnston, le correspondant de la BBC dans la bande de Gaza a été libéré. Il quittera les Territoires palestiniens dans les prochaines heures.

Bien qu'on ne puisse que se réjouir et être soulagé de cette libération, le départ de l'équipe de la BBC marque un triste tournant quant à la couverture du conflit qui se tient sur place puisqu'il ne restera plus aucun correspondant étranger basé en permanence à Gaza, les journalistes couvrant la zone étant généralement en poste à Jérusalem. Ceci pose un problème sérieux car il n'y a qu'en vivant sur place qu'un journaliste peut réellement connaître et comprendre la vie de la population qu'il décrit et rapporter non pas des évènements repris en boucle par tous les médias du monde mais les rêves et les angoisses des gens avec qui il partage son quotidien. Sur place, le journaliste est un chien de garde "du vivre humain".


Le problème qui se pose dans le cas des Territoires palestiniens, mais aussi dans le cas de la Tchétchénie par exemple, ne pourra être résolu tant que les journalistes locaux comme étrangers serviront de vulgaires pions sur l'échiquier politique de ces régions. Dans le cas d'Alan, sa libération tient de la farce politique la plus pathétique des dernières années concernant les journalistes-ottages. Elle tombe à pique alors que Tony Blair vient d'être nommé négociateur en chef dans le conflit israélo-palestinien. Elle sert également les intérêts du Hamas. Limogé du pouvoir récemment par le Fatah, le parti d'Ismaïl Haniyeh fait figure de sauveur et démontre ainsi son engagement en faveur de la sécurité dans les Territoires.

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