lundi 30 avril 2007

Un soleil s'est éteint

Les grands hommes et grandes femmes, autour desquels nous gravitons, sont pareils aux soleils d'un univers humain. Ils jonglent avec des sphères de connaissances et de relations, comme avec autant de planètes. Ce week end, un système de notre univers a perdu son étoile.

René Mailhot est décédé faisant une grande orpheline déjà enfant pauvre de l'information au Québec : l'information internationale.

Mes sympathies à la famille Mailhot qui perd un homme dans la fleur de l'âge (64 ans, c'est jeune en 2007 en occident !), à la famille radiocanadienne aussi et à nous tous public qui perdons un grand journaliste, analyste, vulgarisateur, une grande voix aussi.

Il n’avait pas vraiment le tour pour les sourires dans la voix, mais il savait nous faire froncer les sourcils, nous faire réfléchir, et ça, c’est rare.

jeudi 26 avril 2007

27 avril, La presse dans tous ses états

On recevra Marie-Christine Blais de la Presse. Elle viendra nous parler de son métier de journaliste culturel. Ce sera l’occasion de lui demander s’il y a (ou s’il y a déjà eu) une véritable tribune critique en matière de culture au Québec. Elle nous parlera aussi de la relation complexe qui existe entre journalistes et relationnistes et de l’explosion de l’offre de médias culturels dans les dernières années.

On fera le bilan du colloque « Médias et démocratie » qui s’est tenu à Radio-Canada lundi. On ne manquera pas également de faire un tour du côté de la Capitale nationale puisque le lock out et la grève se poursuivent au Journal de Québec.

ledevoir.com

Petite explication : pourquoi j'ai enlevé le site du Devoir de ma liste réflexes ?

Le Devoir est à mon sens un quotidien de calibre supérieure sur le marché Québécois. Malgré ses petits moyens, la qualité de ses textes et de sa mise en page est digne d'un grand journal. On ne peut également qu'admirer son indépendance dans un paysage médiatique de plus en plus concentré. Ses pages idées sont d’ailleurs d’une grande richesse.

Toutefois, sa version web laisse encore à désirer, malgré les énormes progrès qui ont été faits dernièrement. Tant que ledevoir.com fonctionnera avec deux commis Internet payés au lance pierre, ce qui ne permet pas une mise à jour régulière, il ne sera pas une référence numérique. Or, l’avenir de la presse papier est là, seuls ceux qui réussiront la transition vers le web (sans pour autant abandonner le papier) survivront.

Depuis quelques temps, le journal semble bien se porter. Le nombre de lecteurs augmente, faisant même une percée importante à l'extérieur de la région montréalaise. Selon les échos, la version .com est également très fréquentée, malgré tout. Le web et le lectorat régional sont autant d’ouvertures vers de nouveaux marchés publicitaires. On ne peut qu'espérer que ceci se traduise en augmentation du chiffre d'affaire afin que le personnel du quotidien ne soit pas condamner à gratter les fonds de tiroirs éternellement.

mardi 24 avril 2007

Russie : le roi est mort vive le roi !

L'ancien président russe Boris Eltsin est mort hier. Il avait démissionné en 1999 après avoir désigné son successeur, l'actuel président du pays, Vladimir Poutine.

Chouette ! Un nouveau fantôme à hisser au rang de héros, il me semblait bien que ça faisait longtemps. Depuis 24h, beaucoup de médias occidentaux font tourner à plein régime leur machine à encenser, vantant le courage d’un homme qu’il y a peu on ne se gênait pas de qualifier de sérieux amateur de la bouteille. On a relégué au placard l’esprit critique, le temps de jouer les pleureuses. Pourtant, les médias russes ne chantent pas la même chanson. Bizarre ce décalage.

Ici, je souligne tout de même un excellent reportage de Nick Spicer, au sujet de Gazprom, diffusé hier soir au téléjournal de Radio-Canada. Le correspond de la CBC et de Radio-Canada en Russie fait là-bas un travail exceptionnel dans des conditions pas toujours évidentes qu'on ne peut que respecter.

Ah ! Puisqu’on parle de la Russie : les journalistes du Russian News Service sont désormais contraints de diffuser « 50% de nouvelles positives » (à lire dans le New York Times). Drôle de coïncidence : les nouveaux patrons du plus grand réseau indépendant de radios du pays sont des proches du pouvoir. En résumé : les finances du réseaux sont assurées par le numéro 1 national (Gazprom), les politiciens opposés à Poutine en sont exclus, les États-Unis y sont considérés comme un ennemi national.

Bref… Hey Boris ! Qu’est-ce que tu en penses toi quand on t’appelle ici le « fossoyeur de l’Union soviétique » ? Ne rigole pas trop en buvant, tu vas t’étouffer ;-)

À lire cet intéressant blog au sujet de la Russie : Robert Amsterdam

dimanche 22 avril 2007

France : le casse-tête du temps de parole médiatique en campagne

À l'issue de la campagne québécoise, je vous invitais à réfléchir sur un règlement national concernant le temps de parole médiatique accordé à chaque candidat lors d'une campagne électorale, comme c'est le cas en France.

Dans le contexte québécois, où nous n'avons généralement que très peu de candidats en course, cela me semble applicable et souhaitable pour favoriser une juste information de l'électorat.

Dans le contexte français, où cette année 11 candidats étaient en liste au premier tour, le jeu s'avère plus difficile. À lire cet article du quotidien Le Monde sur la question : Une fin de campagne "étouffe-électeur"

En passant : François Bayrou ne sera pas de la course au second tour. Il s'agira de choisir entre maman Royal et mini tyran Sarkozi.

samedi 21 avril 2007

L'équipe Z à la barre du téléjournal

Hier soir, Céline Galipeau n'était pas à son poste habituel pour le téléjournal week end de Radio-Canada. Quand Mme Galipeau est en vacances, je m'en ennuie toujours. Loin de moi l'idée de bouder parce qu'elle s'absente, nous avons tous besoin de vacances. Toutefois, il me semble que notre chaîne publique à le devoir de maintenir un téléjournal de qualité même quand son équipe A n'est pas au rendez-vous. Hier soir, ce n'était pas l'équipe B mais l'équipe Z qui était en place.

Résultat : un animateur, des reportages ainsi qu'une hiérarchie et un choix de nouvelles à pleurer, et une télespectatrice qui, pour la première fois depuis très longtemps, change de poste.

vendredi 20 avril 2007

Yes du sang !

Aujourd'hui marque un tragique 8e anniversaire, celui du massacre de 13 étudiants à l'école Columbine à Littletown au Colorado. Sinistre coïncidence (ou pas, qui sait), cette semaine un étudiant de Virgina Tech en Virginie a reproduit le drame en tuant 32 de ses collègues étudiants avant de s'enlever la vie.

Comme dans le cas de Columbine, le geste du tueur restera un mystère puisque celui-ci s’est suicidé. Un tel drame soulève bien des questions notamment quant au contrôle des armes à feux. Du point de vue médiatique, il s’agissait de décider du traitement que l'on accorderait à un tel massacre. Devait-on ou pas diffuser les images que le tueur lui-même avait envoyé aux médias ?

Je salue ici la décision de CBC de ne point diffuser ces images. Certes, il est nécessaire d’informer la population mais les médias, en tant que courroie de transmission, ont le devoir de jouer également le rôle de filtre. À mon sens, nous n’avions pas besoin de voir ces images pour être au fait de l’évènement.

Nous n’avions pas besoin non plus d’animateurs et autres commentateurs psychologues de pacotilles pour nous faire le portrait psychique et psychologique du jeune assassin et ceci en boucle toute la semaine en plus. Merci Paul Arcand ! Je passerai faire un tour au 98.5FM si un jour j’ai besoin d’une évaluation psychologique !

dimanche 15 avril 2007

Allô ? le CRTC ?

Désormais, le radio zaping sur la bande FM aura une saveur unique : Rock Détente et Énergie. Inutile de changer de poste, quelque soit celui que vous synthoniserez vos chances d'échapper aux tentacules d'Astral sont bien faibles car, bien que le conglomérat ne détienne pas toutes les stations, ses antennes sont parmi les plus puissantes en ville et font de l'ombre aux stations concurrentes.

En acquérant Stantard Radio, le radiodiffuseur montréalais a absorbé pas moins de 52 chaînes supplémentaires dont les montréalaises CHOM-FM et CJAD. Il va sans dire qu'une telle transaction vaut de l'or. Mais pendant qu'Astral se remplit les poches, les contenus radios s'appauvrissent.

Le CRTC, de son côté, a simplement manifesté son inquiétude à l'égard de la manoeuvre et convoqueé des audiences sur la diversités des voix à l'automne prochain. À l'issue de ces audiences, le Conseil souhaite revoir ses règles et développer «un cadre de politique clair et prévisible» permettant de préserver la diversité des points de vue et des sources. C'est là une bien belle initiative mais qui arrive tard dans un paysage médiatique déjà trop concentré où, d'ici qu'une nouvelle législation soit mise en place, il n'y aura plus grande diversité à préserver.

vendredi 13 avril 2007

mercredi 11 avril 2007

Christiane Charette ou l'art de mal commencer sa journée

"Ouf..., écoutez là... ouf... c'est parce que là j'ai couru pour arriver à temps... enfin... aujourd'hui à l'émission..." de dire Christiane Charette en introduction de son émission quotidienne une fois sur deux au micro de notre radio publique.

Mautadine qu'elle est stressante !

Mon anti-histoire d'amour avec cette émission a commencé dès les premiers jours du retour en ondes de Christiane Charette ce qui ne faisait rien pour soigner mon chagrin après la rupture imposée par le départ surprise de Marie-France Bazzo et l'été abominable que j'avais passé à l'écoute de Radio-Canada. Cependant, ma conscience m'a poussé pendant plusieurs semaines à endurer la corvée quotidienne au moins 20 minutes, on ne sait jamais dès fois que ça s'améliore.

Finalement, Mme Charette a eu raison de moi. Je me suis lassée d'écouter quelqu'un à qui je craignais toujours de devoir faire un bouche-à-bouche en direct parce qu'elle finirait par s'évanouir à force d'être essouffler, lassée d'une animatrice qui, à heure de grande écoute, arrive en retard pour faire son fil d'antenne ou se chicane en direct avec son réalisateur ou encore cherche ses notes ou se balance devant son micro, lassée aussi te taper frénétiquement sur mon volant d'auto en grognant "maudit que c'est mauvais !", "vas-tu arrêter d'être fan de tout le monde !", "laisse le dont s'exprimer !". Bref, depuis plusieurs mois, je change systématiquement de poste à 9h05.

Ce matin, j'étais semble-t-il trop concentrée sur la route (ah... le printemps montréalais et ses nids de poules...), et j'ai oublié de changer de station.

"Ouf... oups, écoutez là... ouf... c'est parce que là... pfpfpf... Annie-Soleil qu'est ce qu'on écoute là ? Lui je l'aime tellement, je suis fan de lui, c'est mon nouvel ami... "

lundi 9 avril 2007

Des leçons à tirer des Français

Deux semaines avant le jour J, la course à la présidence française entre aujourd’hui dans son dernier droit. Depuis ce matin radios et télévisions accordent un temps d’antenne parfaitement égale chronomètre en main à chacun des candidats ; ce faisant les médias électroniques français respectent l'une des réglementations les plus strictes d'Europe.

Au Québec, il n’existe aucune législation de la sorte.

Alors que la portion d’électeurs indécis croît d’un scrutin à l’autre, c’est de plus en plus de votes qu’il faut gagner en campagne. L’impact de la couverture médiatique doit de fait être plus que jamais analysé et prise en considération. Une étude sociologique de l’Université Laval a d’ailleurs établi un lien important entre les choix électoraux des auditeurs de la station CHOI-FM et les positions politiques des animateurs de cette radio en 2005.

Ne serait-il pas temps que l’on prenne ici exemple sur le modèle français et qu’une législation en matière de temps d’antenne en période électorale soit instaurée ?

samedi 7 avril 2007

CKAC et le CH méprisent les amateurs

Décidément les amateurs de sports auraient dû rester couchés cette semaine : CKAC passe au sport lundi et depuis nous offre 24h/24 de déception et le Canadien de Montréal fini sa saison à plat ventre. Tant l’un comme l’autre, ils ne méritent pas moins qu’on boycotte. Corus et Gainey nous organisent-ils tous deux le même cauchemar : le déclin définitif d’une station et d’une équipe historiques ?

Après avoir mis la clef sous la porte de sa salle des nouvelles le 30 mai 2005, le 1er mars dernier CKAC annonçait qu'à compter de 2 avril 2007 la station ne diffuserait que des nouvelles sportives. En amatrice de SportS je restais perplexe mais gardais tout de même l’espoir que la station saurait exploiter un marché encore tristement inexploité au Québec. Depuis une semaine quelle n’est pas ma déception de constater qu’il ne s’agit pas de CKAC sport mais de CKAC hockey, chialâge et mauvaise foi. Les lignes ouvertes d’après match ça fait du bien, ça permet aux partisans de partager joies et frustrations. Toutefois, en prolongeant l’expérience toute la journée on jette les ondes publiques en pâture.

En une semaine CKAC a réduit la planète sports à une équipe. Maintenant que le CH n’est plus dans course et que les Québécois vont sortir leur barbecue et reléguer leur poche de hockey au vestiaire, de quoi va-t-on parler aux micros de CKAC et à qui ? Va-t-on passer l’été à taper sur le même clou : une saison qui se résume à un qualificatif (minable) ?

dimanche 1 avril 2007

Le pied de nez de Mario aux médias

Il fallait semble-t-il un évènement coup de poing pour me faire rompre le silence. Le résultat des dernières élections provinciales en est un de taille.

J'ai assisté à la soirée des élections de lundi comme on assiste à un film de suspense : le cœur battant, les oreilles accrochées aux lèvres des animateurs et commentateurs en attente d'une parole qui rassure, les yeux exorbités et les doigts en sang à force d'en ronger frénétiquement les ongles. Quand Philippe Lagüe à l'antenne de Télé-Québec (Bazzo.tv) nous a conseillé de nous précipiter aux toilettes avant le début du spectacle parce qu'il n'y aurait pas d'entracte, il ne croyait certainement pas si bien dire. Et pour cause, rare étaient ceux qui s'attendaient au résultat que l'ont connaît : un gouvernement libéral minoritaire avec la balance du pouvoir pour l'ADQ, les miettes pour le PQ et près de 30% d'abstention.

Sur tous les réseaux, c'est la surprise et l'incrédulité qui dominaient. Bernard Derome lui-même en était tout déboussolé. D'ailleurs, l'énorme percée de l'ADQ a-t-elle semé tant de surprise dans les rangs de Radio-Canada qu'ils nous ont livré une si décevante soirée de télévision ? Je n'irai pas jusque là car les coulisses de la TV sont bien plus complexes. Mon propos est plutôt de questionner la surprise qui nous habite nous acteurs et consommateurs des médias montréalais.
Si nous n'avons pas vu venir la percée de Mario Dumont n'est-ce pas parce que nous, médias, répercutons un langage proprement montréalais, le langage d'une élite médiatique plus à gauche que la majorité nationale, un discours dans lequel les Québécois de l'extérieur de l'île de Montréal ne se reconnaissent pas, d'où l'importance des médias locaux notamment à Québec ?