vendredi 27 juillet 2007

Sarko en Afrique : réactions des médias locaux

Même en Afrique, les journalistes s'inquiètent de la connivence entre la présidence française et les journalistes. Le quotidien sénégalais l'As titrait hier :

Nicolas Sarkozy affrete un vol spécial à cent journalistes nourris et blanchis : Pour s’assurer une couverture médiatique mémorable.

extrait : "Nicolas Sarkozy, qui est attendu demain à Dakar, a affrété un vol spécial à une centaine de journalistes munis d’une impressionnante logistique propre à la couverture des grands évènements. Nos confrères, qui foulent le tarmac de l’aéroport Léopold Sédar Senghor aujourd’hui vers midi, seront logés à l’hôtel Méridien. Chose bizarre, c’est la France qui prend en charge tous les frais liés au déplacement des dizaines de journalistes devant accompagner le chef de l’Etat français. Tout comme c’est l’Elysée qui assure les frais d’hôtel et de restauration des pisse-copies devant couvrir la visite du successeur de Jacques Chirac."

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jeudi 26 juillet 2007

La Russie au banc des accusés

La Cour européenne des droits de l'Hommes a aujourd'hui condamné la Russie pour des massacres perpétrés en Tchétchénie en février 2000. Cette condamnation concerne le meurtre de 13 civils. Cela reste très peu par rapport au nombre total de morts dans ce pays du Caucase où aucun chiffres exacts n'est disponibles, le travail des ONG et des journalistes sur place étant considérablement entravé. Cependant, c'est un début positif.

Est-ce un signe que l'Europe va enfin cesser de fermer les yeux sur les exactions russes dans la région ? Va-t-il finalement y avoir de véritables coupables et condamnés relativement à l'assassinat en 2006 de la journaliste russe Anna Politkovskaïa ? Connu pour sa couverture acharnée du conflit en Tchétchénie, la journaliste était une opposante farouche du gouvernement Poutine. Tout porte à croire que, dans les couloirs du Kremlin, certains la jugeaient dérangeante.

samedi 21 juillet 2007

Livre à lire : Mission Al Jazeera

Extrait de Mission Al Jazeera paru le mois dernier :

"In America we like to say we cherish freedom of the press. We justly claim it as one of the blessings of democracy and look down on societies where the governments control the media, but in reality the United States has lost ground on these freedoms. And U.S. networks have resorted to tiptoeing around some issues for fear that American audiences will not stomach tough questions about foreign policy or the administration during a time of war, even the possibly endless war on terror."

- Josh Rushing, journaliste pour Al Jazeera ex-relationniste de presse pour l'armée américaine.

jeudi 19 juillet 2007

Tragédie aérienne brésilienne

Une équipe du réseau public de télévision brésilien, TV Cultura, était sur le tarmac de l'aéroport international de São Paulo au Brésil quand le A320 de la compagnie TAM a dérapé emportant dans sa course la vie de 188 personnes (selon le dernier décompte). L'équipe tournait un reportage sur la sécurité sur la piste de l'aéroport, bel hasard.

Le réseau a donc été le premier sur place et a pu recueillir des images hautement spectaculaires du drame. Toutefois, TV Cultura a choisi de ne pas diffuser ni vendre une bonne partie de ces images notamment une séquence montrant l'attente mortelle d'une jeune femme accrochée à la gouttière de l'immeuble de la TAM, touché de plein fouet par l'appareil en flammes. Des images qui, à moindre échelle, ne sont pas sans rappeler celles de personnes sautant des tours jumelles de Wall Trade Center le 11 septembre 2001.

TV Cultura considère que ce sont des images fortes dont la divulgation n'est pas conforme aux normes qui orientent la pratique du journalisme public. Selon ce guide de principes "mettre en relief uniquement les aspects les plus sombres des faits suscite chez les gens une compréhension fataliste du monde, qui s'éloigne du projet humain, résultat de la volonté humaine, pour devenir une succession d'évènements inexorables que l'on ne peut modifier" (traduction libre).

La question de la diffusion de ce type d’images est en effet problématique, si bien qu’elle revient d’un drame à l’autre sans que de véritables réponses n’y soient apportées. Celle de la télévision publique brésilienne me semble dans sa formulation un peu excessive. Qu’en pensez-vous ?

Coupure de presse


De retour d'une escapade en territoire français, en vidant mes bagages, je suis tombée sur le numéro froissé de Marianne que j'ai acheté à l'aéroport et dévoré dans l'avion qui me ramenait à Montréal. Extrait :

"À quoi servent les journalistes ? Apparemment plus à rien, puisque presque tout l'espace sonore est désormais occupé, suroccupé même, par les multiples bouches du pouvoir. (...) Sarkozy derrière tout ça ? Évidemment pas. L'idée que le président téléphoneraient lui-même aux directeurs des médias pour dicter ses ordes est absurde. De toute façon, il n'en a pas besoin. C'est l'excès de zèle qui fait fureur, c'est l'autocensure qui s'installe."

- Marianne, du 7 au 13 juillet 2007.

mardi 17 juillet 2007

U-20

Surfant la même vage que Marc Cassivi de La Presse, je suis déçue du peu d'intérêt que notre réseau public de télévision témoigne à l'égard de la coupe du monde de soccer des moins de 20 ans. L'évènement se passe chez nous. Il a donné une seconde vie à un stade Olympique qui n'avait pas accueilli tant de monde depuis belle lurette. Pourtant, Radio-Canada n'a diffusé que trois match depuis le début de la compétition.

Dimanche après-midi, je n'étais pas devant mon écran mais au stade Olympique parmi les 46 000 spectateurs enthousiastes des quarts de finales opposant le Chili au Nigéria. À en juger par l'ambiance qu'il y avait dans le métro et dans le stade, l'intérêt des Montréalais pour le soccer n'est pas une illusion. Comme partout ailleurs dans le monde, le ballon rond est une vedette ici aussi.


Depuis le début de l'année, Radio-Canada nous promet une équipe des sports digne de cet engouement populaire. J'espérais que la couverture plutôt moyenne des matchs de l'Impact était une sorte de stage péparatoire qui servirait à ajuster le tire pour la Coupe de monde U-20, je me suis royalement plantée. Ça augure mal pour la saison de hockey.

mercredi 4 juillet 2007

Alan Johnston libre mais pion

Près de 5 mois après son enlèvement par l'Armée de l'Islam, Alan Johnston, le correspondant de la BBC dans la bande de Gaza a été libéré. Il quittera les Territoires palestiniens dans les prochaines heures.

Bien qu'on ne puisse que se réjouir et être soulagé de cette libération, le départ de l'équipe de la BBC marque un triste tournant quant à la couverture du conflit qui se tient sur place puisqu'il ne restera plus aucun correspondant étranger basé en permanence à Gaza, les journalistes couvrant la zone étant généralement en poste à Jérusalem. Ceci pose un problème sérieux car il n'y a qu'en vivant sur place qu'un journaliste peut réellement connaître et comprendre la vie de la population qu'il décrit et rapporter non pas des évènements repris en boucle par tous les médias du monde mais les rêves et les angoisses des gens avec qui il partage son quotidien. Sur place, le journaliste est un chien de garde "du vivre humain".


Le problème qui se pose dans le cas des Territoires palestiniens, mais aussi dans le cas de la Tchétchénie par exemple, ne pourra être résolu tant que les journalistes locaux comme étrangers serviront de vulgaires pions sur l'échiquier politique de ces régions. Dans le cas d'Alan, sa libération tient de la farce politique la plus pathétique des dernières années concernant les journalistes-ottages. Elle tombe à pique alors que Tony Blair vient d'être nommé négociateur en chef dans le conflit israélo-palestinien. Elle sert également les intérêts du Hamas. Limogé du pouvoir récemment par le Fatah, le parti d'Ismaïl Haniyeh fait figure de sauveur et démontre ainsi son engagement en faveur de la sécurité dans les Territoires.

dimanche 1 juillet 2007

Après le sein de Janet, celui d'Angela


La une de l'hebdo polonais Wprost titrant "La marâtre d'Europe" avec ce montage montrant la chancelière allemande, Angela Merkel offrant le sein aux jumeaux Kaczynski dirigeants de la Pologne. Ce serait-on permis une telle caricature si le chef de l'Etat allemand était un homme ?

Faits divers français

"La voiture de police qui a renversé Nelson était en excès de vitesse, selon les premiers éléments de l'enquête."

C'est ainsi que Le Monde titre et lead un article paru aujourd'hui concernant l'avancée de l'enquête suite au décès d'un jeune garçon renversé mortellement par un policier alors qu'il traversait sagement sur un passage piéton à Marseille.

C'est là une belle façon pour le plus grand quotidien de France de déculpabiliser un agent de l'Etat. C'est la voiture qui était en excès de vitesse, c'est elle la responsable, pas celui qui avait le pied sur l'accélérateur. Je vous dis la technologie de nos jours... Le policier stagiaire a été arrêté puis remis en liberté par la justice française d'ailleurs. 500 personnes ont marché hier dans les rues marseillaises pour réclamer au parquet de faire appel de cette remise en liberté.